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Improvisation : Flûte et voix humaine

 5’13’’

Anonyme Arabo-andalou (8° siècle) : Touchiat al Kamal

 3’43’’

 Louis Archimbaud (1705 - 1789) : Suite du premier ton

 8'03''

 Hernando de Cabezon (1741 - 1806) : Dulce Memoriae

 4'59''
5  Arabo-Andalou : Maghrur Man Yahvâkum   2'33''
 Improvisation : Flûtes et Cornets

  3'38''

 Pau Casals : Sardana « San Marti del Canigo »  3'38''
 Improvisation : Cornet et Trompette  4'22''
9  Louis Couperin : Prélude n° 46  3'33''
10   Mathieu Lanes : Récit pour l’élévation  3'00''
11  Mathieu Lanes : Duo  1'06''
12  Mathieu Lanes : Récit de Cornet

 2'09''

13  Mathieu Lanes : Rondo  3'17''
14

 Improvisation : Fond d’Orgue

 4'01''
15  Arabo-Andalou : Krissi dihl  1'27''
16  Improvisation : Flûte 4  2'10''
17  Arabo-Andalou : Touchiat Zidane  3'02''
18  Pau Casals : L’estel  3'46''
19  Improvisation : Voix Humaine Cromorne Cornet  2'01''
20  Anonyme péruvien : Hanacpachap Cussicuinin  5'47''
  Temps Total 71'41

 

Évoquer la Méditerranée au travers de musiques d’orgue peut sembler une gageure. Mais à y regarder de plus près, cet instrument si particulier trouve son origine dans l’Egypte antique suivant une histoire qui nous est connue, confirmée par diverses représentations sur des bas-reliefs de tout petits instruments à tuyaux. Par la suite, les siècles disserteront en parallèle avec la musique qui s’y rapporte, des styles d’orgues à l’infini. Instrument profane par essence, pour le divertissement, la danse et la fête, ce n’est que plus tard que l’orgue deviendra un instrument religieux, grâce à ses qualités du son continu.


Il est intéressant d’étudier la musique qui se pratiquait dans les premiers siècles de notre ère, notamment dans le sud de l’Espagne, en Andalousie, à l’époque où vivaient sur la même terre arabes, juifs, berbères, chrétiens et musulmans fondateurs d’une civilisation qui aura duré huit siècles, riche pour les arts et les sciences. De nombreuses musiques prennent leur origine dans des mélodies juives, reprises et transformées ensuite par d’autres communautés. Ainsi nait la musique arabo-andalouse mêlant différents accents orientaux, afro-berbères et typiquement espagnols propres à cette pointe sud de l’Europe. La  Reconquista de 1492 chassera définitivement de leur terre juifs et musulmans et autres communautés non chrétiennes, qui se disperseront d’une part sur le continent nord-africain par le détroit de Gibraltar, au  Maroc avec la Nouba (1) et aussi vers le Moyen-Orient, à Baghdad avec les Touchia (2). Malgré une tradition essentiellement orale, ces musiques ont perduré par des mélodies libres ou rythmées, recensées et accessibles jusqu’à nous, parfois agrémentées de poèmes. L’adaptation à l’orgue se réalise spontanément, portée à la fois par la musique et par les timbres colorés des instruments anciens des contrées  méridionales.

 

La France et l’Espagne de même que l’Italie sont riches d’orgues permettant une mise en espace sonore grâce aux couleurs de leurs jeux souvent proches de certains instruments de musique en usage dans ces temps très reculés (flûtes nay ou gasba, hautbois zurna, ghaita). L’orgue par ses sons propres apporte une dimension sonore inouïe, avec ses jeux traditionnels (hautbois, cromorne, flute d’allemand, cornet, trompette, voix humaine…). On peut noter la ressemblance troublante entre le nay et la flûte d’allemand se trouvant dans le positif de dos de Limoux.


La région « Occitanie » est riche d’un patrimoine organistique exceptionnel qui en fait l’une des plus privilégiée de France. Notre choix s’est porté sur l’orgue de la Collégiale de Limoux dans l’Aude, construit au milieu du XVIIIe siècle par Pierre de Montbrun, facteur toulousain et magnifiquement restauré par Michel Formentelli. Aux côtés de quelques standards arabo-andalous, nous avons souhaité prolonger le climat  oriental au travers de quelques improvisations en relation avec d’autres timbres caractéristiques de l’orgue de Limoux. Afin de relier encore d’avantage ces musiques à l’instrument roi, on entendra quelques pièces spécifiques de la Renaissance à nos jours. Hernando de Cabezon, au XVIe siècle, écrit en hommage à son père quelques variations sur la chanson de Pierre Sandrin Dulce memoriae  permettant d’entendre la progression du grand plein-jeu.

 

Pau Casals, célèbre violoncelliste du XXe siècle, composa un oratorio El Pessebre  (la crèche) dont est proposé ici la scène de l’Estel (l’Etoile). Réfugié en Catalogne lors de la guerre civile de 1936, il tomba amoureux d’une petite abbaye romane juchée sur les flancs de la montagne Canigou et écrivit une sardane, danse traditionnelle catalane, portant le nom de ce lieu : San Marti del Canigó . L’orgue se rapproche par ses couleurs des instruments folkloriques qui accompagnent cette danse aux sonorités pittoresques.


Le sud de la France a livré plusieurs livres d’orgue au cours de la période baroque. Mathieu Lanes, organiste de la cathédrale de Toulouse compose ses « Petites pièces pour orgue » au début du XVIIIe siècle. Parfois modestes, certaines d’entre elles offrent un bel intérêt musical en témoignage de ce qui pouvait se pratiquer à cette époque dans une cathédrale méridionale. L’auteur s’inspire parfois du style de François  Couperin dont il incorpore quelques unes de ses pièces pour clavecin dans son manuscrit. En hommage à cette illustre famille de musiciens, les pièces de Mathieu Lanes sont ici introduites par un Prélude de Louis Couperin dont la luminosité du grand Plein-Jeu de l’orgue de Limoux évoque l’éblouissement de la Méditerranée. Louis Archimbaud fut organiste à Carpentras au milieu du XVIIIe siècle. Il laisse à la postérité un important corpus de 400 courtes pièces pour orgue destinées à la liturgie. Ces œuvres ont fait l’objet d’une édition moderne rédigée par Marie-Bernadette Dufourcet-Hakim.

 

Une ultime pièce montre l’inspiration de la musique ibérique sur le Nouveau Monde, avec une pièce tirée du « Rituel formulario » de 1631 compilé par le frère franciscain Juan Perez Bocanegra. Il s’agit d’un chant marial en langue quechua, œuvre d’un compositeur anonyme, peut-être un amérindien du chœur de la cathédrale de Lima. Cette mélodie, répétée comme une litanie tout au long d’une procession, se prête particulièrement aux climats de l’orgue et de ses crescendos.

Frédéric Muñoz (Souvignargues, Novembre 2018)

1) Nouba (ou Nuba) : Ensemble de pièces vocales et instrumentales composées au Maroc de cinq parties appelées « Mizane », agrémentées de textes poétiques.
2) Touchia : Pièce instrumentale servant d’ouverture, composée sur un rythme binaire ou quaternaire.

 

 

Quelques réflexions sur le disque...

 

Magazine en ligne  : Audiokoneser

Publication: 13 octobre 2019

               L’organiste Frédéric Muñoz est un artiste extraordinaire, à la recherche de nouveaux sons et de fraîcheur artistique. Ces éléments se retrouvent sur son dernier album Éclats méditerranéens (splendeur méditerranéenne), qui nous rapproche de la culture méditerranéenne au sens large.

D'où vient cette idée ? Dans son commentaire dans le livret du CD, nous lisons que l'orgue est un aérophone pour la première fois dans l'Égypte ancienne, comme en témoignent les sculptures d'instruments à partir de tuyaux qui ont survécu jusqu'à ce jour. En outre, c’est la région de la Méditerranée qui est un carrefour de cultures et de civilisations depuis des siècles.

Frédéric Muñoz nous emmène dans un voyage passionnant au cours duquel il présente des œuvres écrites entre les VIIIe et XXe siècles. Le concept est fascinant dans la mesure où de telles "combinaisons" sont associées au risque de perturber la réception de l'auditeur en raison de trop grandes différences de style dans les œuvres exécutées.

           Dans le cas de cet album, je suis positivement surpris par la cohérence de l’entreprise dans son ensemble, qui est guidée par un sens du style, la simplicité du phrasé et, enfin, une multitude de couleurs et de nuances.

Une fois que la texture de la dentelle scintille, comme dans Dulce memoriae de Hernando de Cabezón (1541-1602), la nature pastel (les premières mesures de la Sardana de Pablo Casals) ou même le puissant organo-pleno qui affecte nos sens (Anonyme Arabo-Andalou).

Il est important de noter que les orgues historiques de l'artiste sont celles de l'église de Saint-Martin est à Limoux dans le sud de la France. Ce joyau du XVIIIe siècle, qui a retrouvé sa forme originale en 1994, est réglé sur le LA=392 Hz. On entend clairement que Frédéric Muñoz apprécie la profondeur de la musique présentée, par exemple la grandeur, mais aussi la performance de danse du Prélude No. 46 de Louis Couperin. Il goûte ses couleurs et partage avec nous ce qui est le plus beau de l'instrument: la variété du son et l'intensité de l'expression. Fait intéressant, le soliste interprète également ici ses propres improvisations, caractérisées par le raffinement de l’harmonie et une couleur spécifique du Maghreb.

  

Maciej Chiżyński : Représentant au jury des « International classical music awards »

 

 

 

" L’instrument (tout comme la prise de son) est splendide, une merveille comme cela sonne ! Quant au programme, étonnant ! Le fait est que la flûte du Positif évoque de manière bluffante l’autre rive, et plutôt orientale, de la Méditerranée."

Michel Roubinet     ConcertClassic    Octobre 2019

 

 

J'ai écouté votre travail, que je trouve remarquable à tous points de vue.

Je vous étonnerai peut-être mais les œuvres que j'ai dans le fond le plus apprécié sont les vôtres, vos improvisations, et en particulier "Fonds d'Orgue". 

Vous avez eu la capacité de vous "caler" dans l'atmosphère crée par toutes ses ouvres parcourant et couvrant les siècles et d'y apporter vos sentiments et votre art et en donnant ainsi vie à un tout unique.

Je vous félicite également pour la prise de son, particulièrement présente et limpide. 

 Au passage : qu'est-ce que c'est agréable d'avoir en main de si beaux écrins avec ces mots et ces images qui vous accompagnent et vous aident dans l'écoute!!! Vive le CD!

 

Giampero del Nero  (Augure)

 

 

                            Quel cocktail insolite et réjouissant, bravo.  Je ne sais pas comment tu fais mais on croit tout à fait entendre parfois les quarts de ton des musiques turques, arabes ...  c'est je suppose ton art de la registration.   En tout cas c'est bluffant.  Et à d'autres moments on a besoin du bruit presqu'imperceptible du mécanisme pour ne pas "glisser" dans l'idée que ce n'est pas une vraie flûte que l'on entend.  Tu as dû beaucoup t'amuser, je crois ! un grand merci.

 

Loïs Belton (Association des amis de l'orgue de Charolles)

 

 

Le programme est très bien choisi, très original, et les improvisations constituent une très intelligente transition entre les pièces, évitant complètement l’effet « patchwork » de l’enchaînement de pièces très différentes. Elles sont vraiment au service de la musique et non simplement destinées à mettre en valeur les qualités de l’organiste. Quant à l'interprétation, je l’aime beaucoup. Elle sait varier la poésie, l’énergie, le rythme… On te reconnaît bien ! Et puis, il y a cet instrument étonnant, tonique, rugueux, impatient, presque « animal » (prêt à ronronner, mais aussi à rugir et à griffer dans la minute qui suit). Quel beau travail a fait Michel ! Et quelle belle registration de ta part ! Bref, ce CD est une belle réussite, à tous points de vue.

Jean Pallier (Saint-Pons de Thomières)

 

 

Le "menu" musical contrasté d´"Éclats..." est des plus étonnants, surtout pour un profane en la matière. Ces juxtapositions "atrevidas" d´époques, de styles, etc. ne font que mettre davantage en valeur ces morceaux choisis dont les transpositions aux registrations magistralement dosées, allant du plus simple au plus coloré, en passant par les impros, mettent en évidence votre talent.  Interprétation brillante d'œuvres de styles variés. Adaptations et improvisations dignes d'éloges.   (Carlos Galiana Ramos)

 

 

 

 

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